Pour la deuxième année consécutive, les professionnels de l’ESAT Les Eyquems ont proposé aux travailleurs une expérience peu ordinaire. Après la Croatie l’an dernier, cap sur la Crète avec un défi supplémentaire : pour la première fois, les 8 travailleurs volontaires ont été accueillis en milieu ordinaire, au sein d’entreprises locales.
Rendu possible dans le cadre d’Erasmus+, ce séjour mêlait développement des compétences, ouverture culturelle et inclusion sociale. Les travailleurs de l’ESAT ont démontré, bien au-delà des frontières, l’étendue de leurs savoir-faire professionnels et de leur capacité d’adaptation dans la vie quotidienne.
Nouvelle année, nouveau défi
Accompagnés par trois professionnels, Julie, Baptiste et Sébastien, le groupe a intégré des environnements de travail variés :
- un atelier de céramique pour une travailleuse
- une supérette pour un travailleur
- et un grand hôtel pour les 6 autres.
Mise en rayon, cuisine, accueil, espaces verts, hygiène… chacun a trouvé sa place et démontré, par son engagement, ses compétences et son professionnalisme.
« Ils s’en sont tous très bien sortis » raconte fièrement Julie Huarté, l’une des 3 professionnels à l’origine du projet.
Peu familières du handicap et du fonctionnement des ESAT, les entreprises crétoises ont en effet découvert des travailleurs compétents, ouverts et investis.
« Ils ne savaient pas à quoi s’attendre, et ils ont été très impressionnés. Il y a eu de super échanges. Ce fût une vraie découverte des deux côtés ! » souligne-t-elle.
Découvrir, s’ouvrir, s’adapter, se dépasser
Au-delà du travail, cette immersion a été une vraie aventure de vie. Les matinées en entreprise laissaient place à des temps de découverte, d’autonomie et de tourisme l’après-midi : baignades, excursions dans les villages crétois, visites, dégustations de produits locaux… autant de moments partagés qui ont renforcé la cohésion du groupe et l’ouverture culturelle.
Pour Julie, cette mobilité a été riche pour tous les participants : « La Crète n’est pas si éloignée de la France mais il y a plein de différences : la culture, la nourriture, la langue, certaines façons d’être… C’était une vraie découverte pour tout le monde. Pouvoir partager cela avec les ouvriers, vivre ces expériences et leur permettre de les vivre, c’était merveilleux ! »
Une réussite collective qui se prépare
Ce voyage est l’aboutissement d’un projet de longue haleine. Entre recherche de financements* et organisation logistique, la préparation a demandé près d’un an de travail avec l’appui de l’association Cap Ulysse et de son homologue crétoise EELI.
Tous volontaires, les 8 globe-trotters ont déposé leur candidature à l’ESAT puis ont été accompagnés pendant plusieurs mois : organisation du planning, aide à la préparation des documents administratifs, pré-visite de l’aéroport avant le départ, préparation des bagages… aucun détail n’a été laissé au hasard afin de rassurer les participants. Deux d’entre eux n’avaient jamais pris l’avion et, pour tous, il s’agissait de leur première expérience en milieu ordinaire !
Au retour, les effets sont déjà visibles : prises de confiance, nouveaux projets, désir de repartir. Cette expérience a élargi le champ des possibles. « Une graine de découverte s’est plantée », se réjouit Julie-Marie.
Une réussite collective qui illustre pleinement l’ambition de l’Irsa : révéler les compétences, encourager l’ouverture d’esprit et permettre à chacun de grandir.
*Le voyage a bénéficié d’un financement européen, de financements internes de l’Irsa et de la participation d’entreprises mécènes. Il a également été rendu possible grâce à l’engagement des ouvriers, en particulier via l’organisation du Marché de Noël de l’ESAT et à la grande tombola rendue possible par Madame Evelyne Braz, maman de l’un des travailleurs. Merci à eux !
